DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE Par Dan Albertini Haïti 2032 ou 1’autre étape dans les jumelles de l’avenir
Entre (). Quand en 2010 je plaidais l’impératif de rehausser les standards, moult n’ont alors voulu s’y connecter, gémissant devoir fermenter en générations. Le fait est accompli, le niveau a grimpé d’un autre cran en 2013, la presse locale a suivi. L’espoir. Fermons les ().
Martelly est arrivé impromptu certes, mais les données de l’observatoire offrent le scénario hypothétique d’une gestion rotative tentaculaire de quatre plans quinquennaux, soit jusqu’en 2032. Quelles sont ses motivations profondes, au milieu d’opposants disponibles ? La question implique aussi l’autre côté de la frontière où, l’émigration haïtienne est pourtant une lueur d’espoir, malgré peu accueillant. Les nouvelles relations bilatérales démontrent pourtant un énervement dominicain face à la croissance des nouvelles relations multilatérales haïtiennes (Taiwan, Qatar, Afrique, Bolivarisme, CARICOM, parcours ibérique…, etc.). Martelly sur ce dernier point, est-il capable, politiquement et internationalement, d’équilibrer les standards en si peu de temps, au point d’établir en coopération mutuelle bilatérale, les rails insulaires d’un développement économique durable ?
Cette nouvelle interrogation n’est pas sans conséquence, puisque Duvalier est de retour depuis 2011, sachant évidemment que les failles du système judiciaire jouaient en sa faveur. Politicien par défaut, sur un principe républicain enfanté par 1804, la République peut-elle compter sur lui, dans u pays où tous les gouvernements sont acculés au mensonge, à tergiverser, tourner en rond, errer, forger sans marteau ni enclume, où tout autre à venir risque inexorablement d’être confronté aux mêmes maux, surtout celui d’une adversité viscérale dans laquelle personne ne s’accorde la compréhension de la profondeur de la fracture socio-économique ? C’est exactement là où rentre en scène un autre ancien président, exilé, de retour depuis 2011 lui aussi, en l’occurrence Jean-Bertrand Aristide. Un autre important acteur incontournable qui n’est pas sans rappeler le grand et puissant acteur continental qui l’a évincé du pouvoir, ramené et évincé à nouveau.
Permettons-nous alors un regard rétrospectif pour prendre acte de deux choses révélatrices d’après les écrits d’Eugène P. Lyle Jr. Il décrivait Haïti en 1906, comme une merveille environnementale, mais jugeait les Haïtiens, comme des barbares esclaves devenus libres, jouant au président, à l’empereur, au monarque, juste bon à montrer la blancheur des dents et des yeux quand il vous mentaient. C’est tout de même curieux que le président Martelly soit décrit par la clientèle politique haïtienne, avec des propos qui ressemblent à ceux de Lyle, mais qu’il arrive par contre à tenir, après deux ans de tempêtes politiques et diplomatiques majeures. Au point que l’observatoire lui accorde 2032, malgré la RD.
Que de considérations ! Mais, elles revêtent toutes un sens particulier, même si nous devons admettre le principe des priorités et des urgences. Urgences, elles sont nationales et républicaines, mais tout aussi personnelles, dans le sens des structures organisationnelles partisanes ayant pour objectif de gérer le pouvoir. Priorités, elles sont aussi nationales, mais personnelles, dans le sens de vision et d’engagements politiques en matière d’alliances. Nonobstant les besoins de la société civile : mieux s’organiser dans le but de se protéger et d’évoluer. Dans cette optique, le temps nous fait la guerre à tous, car les canons du temporel sont pointés sur nous et, la somme des boulets d’aujourd’hui se résume au poids de l’économie impossible même sur papier, qui nous fait défaut. Alors, Haïti est-elle mûre pour la prochaine étape, plus importante après les derniers pas des élections présidentielles, dans le contexte du retour des présidents Aristide et Duvalier, mais pour clôturer 2032 ?
Le pacte haïtien est possible
Ce n’est pas ma référence personnelle, mais les Haïtiens devraient lire << The Economic Consequences of the Peace >>, une référence indépendante de John Maynard Keynes. Combien serions-nous alors étonnés de constater que la République est plus mature que les discours ignares d’un amuseur fantaisiste avare et messager de la peur. La République commence à comprendre que les instruments de la division sont importés, mais ne sont fabriqués en Haïti. Ceux de la répression aussi. C’est une industrie qui implique par la suite, le coût de ceux de la réconciliation, toujours importée. D’abord, évacuons un doute de notre pensée, la MINUSTAH du choléra et des agressions sexuelles n’a pas sa place au pays. L’incompétent Secrétaire général, Ki moon, croit que le fait d’avoir installé une Noire à la tête de la MINUSTAH suffira pour tromper l’œil averti ou pour amadouer. C’est mal connaître l’Haïti de 1804 qui avait peut-être besoin d’un accompagnement et non d’une imposition déshumanisante camouflée. La déclaration de l’ambassadrice américaine à Port-au-Prince sur l’affaire de << caisse de résonance >>, est peut-être un indice qui devrait nous alerter de notre côté. Que savent-ils ou, que comprennent-ils de nous ? Le Nous inclusif et complémentaire.
Quand j’écrivais dans l’ouvrage publié en 2010, sur Haïti, et bien avant ça dans les sources de ce recueil, que la diplomatie onusienne et la République devraient s’éprouver avec Clinton, s’il devenait un facilitateur pour le retour des exilés aux pays, je m’attendais à l’autre étape incontournable plus tard. C’est quoi en fait ?
Une précision conjoncturelle. Je mettais en garde contre le fait de réveiller le monstre, dans le contexte des manipulations politiques de la justice. Cela pourrait s’apparenter à JBD exclusivement, mais le monstre n’est-il pas en nous tous ? Martelly n’est-il pas perçu comme tel aujourd’hui, pour une certaine opposition autrefois au pouvoir. Paradoxe n’est-ce pas ! Le risque se situe donc là. Les sciences des communications nous enseignent cependant une leçon. C’est avec un plus gros scandale que l’on étouffe un autre scandale. En médecine on vous parlera de transférer la douleur par une autre douleur superficielle, pour tromper le premier mal. Si le risque est réel, pourquoi ne pas le provoquer afin de renverser la barrière de la peur, et, passer à autre chose de concret, tel que je le disais. Quoi en fait ? En faisant d’une pierre deux coups. Ramener Aristide et Duvalier, c’est fait. Puis, comme candidats aux prochaines sélections sénatoriales. Ceci c’est éprouver l’amitié américaine en marge, mais, plus profondément, les deux personnages qui prétendent : aimer leur peuple, aimer leur pays, et, jouir d’un support politique éprouvé. Mais aussi réveiller, ceux qui, endormis... .
Cette équation aura pour effet de faire sauter le bouchon de rétention en le transformant en soupape de sécurité. Amener le débat politique réel, mais de façon responsable à l’intérieur du Parlement. C’est mettre la caméra ON, laisser tourner. Histoire d’abord. Solution ensuite. Fini les attroupements irrationnels sur une base de menaces. Transformer la dialectique des armes en les armes de la dialectique. Fini la démagogie, que parlent les résultats. Le pattern est clair, non pas de l’impunité, c’est la charge de l’état que de rendre justice. La rue c’est une affaire irrationnelle en matière d’institution. S’il n’y a pas d’interdiction, c’est la loi de la représentativité. Nous serions alors étonné de constater combien il serait plus facile de s’entendre, ce dialogue national instauré. Il n’appartient pas à la MINUSTAH de convoquer la table du dialogue, quand l’ONU ne peut pas convoquer les pratiquants du Waterboarding Procedure. Nous devons agir de notre vivant, et non transférer un fardeau aux générations subséquentes.
Je vois déjà là les réactions des éternels opposants. Pensons y, c’est peut-être l’instrument idéal pour freiner les ardeurs mensongères du président Martelly et, ses ambitions démesurées pour tenter de garder le pouvoir à son seul profit. Ou alors, l’opposition est-elle sérieuse dans ses accusations ? À moins de faire dans le faux. Ceci devrait évidemment plaire à plus d’un et assurer aux autres, des associations politiques raisonnables plus stables. Le moment n’est plus au squelette d’un RDNP ou à un fantôme caméléon de KID. Ni de verbiage au PUCH, le MIDH étant disparu.
Le fardeau de présenter plus raisonnable revient alors à ceux qui contestent. C’est l’occasion idéale de régler nos contentieux politiques par des institutions démocratiques établies, car nous avions tous opté pour un choix républicain. Comme dirait le défunt juge Jean-Serge Joseph : << acta non verba >>.
Si nous n’adoptons pas collectivement une démarche, il y a fort à parier que les rails du développement n’arriveront jamais. C’est-à-dire les rails traversant l’île par le même standard. Un jour, morcelés, divisés, nous constaterons, par les mêmes interrogations du début, que l’énervement dominicain aura semé gratuitement encore plus de division entre nous, dans le seul but de réaliser de meilleures affaires chez nous, avec des frères qui ne se parlent.
Basta, aux lâches cachés qui prétendent appartenir à la CIA ! Ne venir nous faire la leçon.
lovinsky2008@gmail.com