DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE Par Dan Albertini Haïti-Canada : Jean-Serge Joseph, le macchabée enseveli qui ne résonnera plus

15 August 2013

Entre (). Qui dit donc la vérité ? Le forgeur a l’art, l’inventeur le savoir, le menteur le tour, le rapporteur la faute. L’obligation est sous serment. Contexte, conjoncture, copinage, biaisent souvent les faits à Port-au-Prince. On affirme que les faits sont relatifs. Fermons les ().

Il y a deux ans de cela, j’aurais beau vouloir avancer la thèse de la main (étrangère) cachée pour expliquer les maux d’Haïti, que la plupart de nos grands penseurs psychologues auraient crié à la paranoïa. Irresponsabilité, fuite en avant pour servir d’excuse à l’échec made in Haïti, m’avait-on dit. Je m’en rappelle fort bien, alors que je proposais la notion : Haïti Nouvelle ou la Série des Grand Procès de l’Histoire. Passage obligé mais honorable, ce en rapport aux droits atrophiés du citoyen justiciable, puisque la République ne pouvait assumer l’économie du Droit, non seulement dans l’intelligence, mais, sans abroger sa souveraineté.

Dans cette affaire de mort suspecte du Juge Joseph, observons, inconséquence ou rigueur, ceux-là mêmes qui piétinaient ma démarche, avancent à leur tour, la thèse dite différente, de manipulation étrangère, Canada-Etats-Unis d’Amérique. Ce, dans l’unique but d’atteindre la présidence. Elle aurait vendu le pays. Ou, défendrait seulement des intérêts étrangers. Comme si cela n’avait déjà été dit pour tous les autres présidents haïtiens. Mais sommes-nous sérieux à ce point ? Le Cadavre embaumé du juge Joseph a ainsi été utilisé pour lui faire dire, ce que désormais, il ne pourra plus. Enseveli, ce macchabée canadien devient muet.

Accusés, accusateurs, nous devrions tous réviser notre conscience. Faudrait-on abattre celui-ci, défendre celui-là, à n’importe quel prix, quand, nous soutenons tous, l’objet de notre motivation personnelle.

Que sont les faits

Médicaux. Jean-Serge Joseph est admis souffrant à l’hôpital. Le juge haïtien décède. Le constat déclare une hémorragie intra-parenchymateuse. Le macchabée est expatrié/rapatrié. La famille réclame une autopsie à Québec. L’autopsie confirme la thèse du constat de décès.
Enquête et instruction. L’instruction est mise en marche. Le juge Joseph a lancé des Subpoena (suppénats/citations à comparaître), à des citoyens en fonction, en politique, l’évènement est filmé. Un fils et la femme du président sont accusés mutuellement par devant le juge.
Constitution. Jean-Serge Joseph siégeait à titre de juge d’instruction haïtien assermenté. Le citoyen Jean-Serge Joseph était de nationalité canadienne.

Que sont les appréciations

Les accusateurs estiment les effets de provocation, et, d’empoisonnement, sans aucune preuve formelle. Une rencontre avait lieu aux bureaux du conseil d’avocats de la famille du président. Le président et le premier ministre sont accusés mutuellement avec le ministre de la justice, d’avoir provoqué la mort du juge Joseph.

Que sont les conséquences
Les presses haïtienne et internationale s’en saisissent : scandales. Une commission d’enquête parlementaire haïtienne a été assermentée. Une commission judiciaire haïtienne aussi. Depuis, les invectives sont lancées à tort et à travers.

Quelle est la réalité

La justice haïtienne n’est pas outillée pour un pareil cas, nous voulons pour preuve d’abord : il n’y avait pas d’action de coroner haïtien. Et, l’état haïtien doit se fier ou s’inspirer des compétences canadiennes. La justice haïtienne est donc à la merci de l’expertise étrangère, pour ce qui se passe sur son territoire. De plus, les Haïtiens eux-mêmes, ne se fient aux ressources haïtiennes. Le macchabée devra donc parler le langage de l’expertise canadienne, celui haïtien fait défaut. Cependant, les experts haïtiens de tout acabit, spéculent par mont et par veaux. Entre : désirs, suspicions et réalité, c’est la guerre des mots pour des maux.

Enquêtons à notre tour, mais superficiellement. L’affaire n’est pas de défendre le président, loin de là. J’ai souvent évoqué de la notion du contrat, face aux obligations du président. Cependant, la notion du contrat convoque aussi le macchabée. Comment Jean-Serge Joseph, citoyen canadien, d’ailleurs enseveli là-bas, a-t-il pu siéger à titre de juge haïtien ? Quid de son intégrité à ce titre, a-t-il trompé l’état haïtien et persisté, quand il savait qu’il agissait en tant qu’étranger, face à un élu haïtien ? À qui alors se rapportait-il, s’il avait des consignes canadiennes. Sa démarche était-elle personnelle, dictée ou patriotique, par rapport à Haïti ?

Le juge serait allé rencontrer d’autres personnes dont le président, le premier ministre et le ministre de la justice, au cabinet d’un avocat, sur l’insistance d’une invitation, dit-on. Pourquoi ce juge a-t-il décidé de violer la confidentialité de l’enquête, en allant rencontrer des personnes intimes aux accusés. Pire, en dehors de sa sécurité de fonction, outre la nature même des accusations. Croyait-il ou, accepterait-il un deal, puisqu’étant canadien, trahissant l’indépendance de la justice sinon pourquoi une telle rencontre, non pas en ses bureaux sous le couverts de caméra garantissant sa sécurité en cas de dérapage ? La question est plus que pertinente. Car, un ami le lui aurait déconseillé, d’une part, et son frère qui trahit ainsi la confidentialité de l’enquête républicaine. Se considérait-il alors, plus intelligent que la loi et que la constitution du pays ? De plus il y a eu mort d’homme, d’où ce cas complexe. Ou, était-il en mission de déstabilisation de l’état haïtien, par infiltration ? La mémoire du juge Joseph est-elle compromise par ces vices de procédure et de part sa nationalité canadienne ?

Du côté du Parlement et de la Justice, recherche-t-on sur une base de mort par poison, par ACV, ou tout simplement, la preuve d’une rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu ? C’est malheureux, car c’est aujourd’hui : Jean-Serge Joseph ou la Série Des Grands Procès De l’Histoire Renvoyée. Sommes-nous une république par défaut ou, par choix ? Par défaut, d’où nos inconséquences, par choix, c’est le temps d’assumer de plus grandes responsabilités. Jean-Serge ne jugera non plus la presse haïtienne, elle qui s’est inscrite en plagiat, et violant mes droits d’auteur, dans des citations, mieux, dans la copie sans autorisation. Il faudrait repenser à Robespierre, << périssent les colonies plutôt qu’un principe >>. L’intégrité !
lovinsky2008@gmail.com