DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIETE par Dan Albertini dan.albertini@reseauhem.ca Le nouvel Ambassadeur Ady Jean Gardy en Afrique-Affaires : performance ou privilège ?

16 April 2012
DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIETE par Dan Albertini dan.albertini@reseauhem.ca Le nouvel Ambassadeur Ady Jean Gardy en Afrique-Affaires : performance ou privilège ?

Entre (). Les élections générales en France sont dans la géographie, théoriquement tellement éloignées de nous que nous risquons dans une certaine logique parler d’indifférence. Pourtant non, pour deux raisons. La première, les Haïtiens à travers le monde sont très axés sur RFI et sur TF1. Ces références font autorité même dans les analyses sur les élections américaines. La deuxième raison, elle est troublante. Le comportement de l’ambassadeur Le Bret porte à croire que le président candidat, Sarkozy, pourrait se tromper de parcours un jour en allant à la Fort-de-France, et débarquer en campagne à Port-au-Prince. Erreur ou pensée cachée, c’est Port-au-Prince qui sème le doute cette fois-ci. H-O découvre une Française Chargée d’Affaires ai à Paris. Comme s’il n’y aurait de compétence haïtienne disponible, comme si Wenceslas Lambert était de mèche. Mais nous nous rapprocherons encore plus par un autre et nouvel élément électoraliste : le titulaire du MAE en France aspire à la Primature, comme Laurent Lamothe en Haïti. Qui se ressemble s’assemble ? Fermons ()

On ne nous reprochera pas de tacler un ancien confrère qui aura pris du galon par ses talents : Non ! il faut cependant s’expliquer cette nouvelle nomination avec le vocabulaire diplomatique de Laurent Lamothe. Cadeau ou compétence, performance ou privilège, libéralisme ou légèreté ? La Commission sénatoriale sur les Affaires Etrangères a-t-elle réellement étudié ce dossier ?
1- La diplomatie d’affaires
2- La diplomatie traditionnelle
3- La mise en place d’une mission globale multilatérale
4- Une amitié personnelle comme deal au préalable au Sénat
5- Ne pas faire dans la politique de la chaise vide
6- Élargir la sphère de la sébile
7- Récupérer des standards

Le profil Wikipédia de l’ambassadeur à Addis Abeba est très impressionnant même s’il ne souligne pas une position récente plus affairiste que de journaliste, chez le quotidien Miami Herald de la Floride. Mais, Wikipédia n’est pas une Commission sénatoriale. Même que celle-ci ne pourrait se contenter d’un bref passage comme chef de cabinet du ministre. Comprenons que l’évocation d’une proposition de représentation diplomatique au Japon sous Aristide n’est pas un crédit. La question pour nous n’est pas de constater le large éventail de participation et de petits projets ici et là, pour justifier une entreprise légère, sans obligation de résultat. On ne parle d’amateurisme qui pourrait laisser des traces compromettantes dans le développement d’un nouvel axe diplomatique dit-on stratégique, historique et complémentaire. Il s’agit de trouver des résultats durables qui permettent de grimper d’un cran et même de plusieurs pour rehausser les standards. En fait, il aspire à devenir la tête de pont de tous les diplomates en poste sur le Continent. Quelle serait donc la garantie ‘’Jean Gardy’’ ?

Si Jean Gardy a milité au niveau du journalisme, on ne peut certes lui reprocher d’être tout simplement rhétorique ou un intellectuel borné. Un esprit réformateur serait à son crédit. Je ne le crois personnellement bête. Je l’ai d’ailleurs cité dans l’ouvrage intitulé <>, comme l’un des rares à endosser une vision d’avenir bâtie sur un axe économique conséquent. Il se battait étonnamment en faveur d’un projet économique basé sur l’ile de la Gonâve. J’ai personnellement souligné certaines faiblesses dans l’argumentaire, mais sa vision était justifiée, contrairement à d’autres qui n’en n’ont jamais souffert de cette intelligence minimale. C’est donc une flèche dans son arc.

Autre question : a-t-il doté le journalisme haïtien d’un patrimoine qui permet aujourd’hui de se créditer au niveau international ? Haïti est encore au stade des petits séminaires sur le métier et sur la profession. Même chose pour l’université du journalisme.
Les éloges qui le couvrent quand on évoque l’Afrique de l’Ouest ne démontrent pas de résonance dans la profession, dans cette région, ce sont des photographes français qui jouent aux journalistes savants sur des projets de charité dit de coopération. Même si cela lui aurait tout au plus valu l’aide de l’USAID pour des études aux Etats Unis, bien que son profil révèle un certain intérêt pour l’économie.
Oui il s’est détaché du peloton mais il y a échec au niveau de l’institution. L’esprit réformateur n’a donc pas abouti sur des résultats qui proposent une capacité à maitriser un projet d’envergure mondiale. L’Union Africaine en est un.

Cette interrogation n’a rien à voir avec un doute mesquin sur la personne de l’ambassadeur. Mais, l’analyse du dossier du candidat doit répondre à l’attente même de la loi cadre de l’institution parlementaire : <>. Nous l’avions déjà soulevé dans la gestion du changement. C’est un devoir pour la commission qui couvrirait d’ailleurs ce nouvel ambassadeur.

Si les informations se justifient au niveau de certaines relations africaines, il en aurait d’autres encore cependant. Comment jauger de la loyauté de ce nouvel ambassadeur, c’est-à-dire, s’il n’avait pas d’obligations qui l’influenceraient en faveur d’un tiers, dans l’exécution de sa tâche ! Le Commission avait-elle mené enquête et, avec quel moyen disponible ?
Si la réponse à cette question se trouverait dans l’insouciance de la nomination parisienne dévoilée par H-O, Wenceslas Lambert devrait savoir que cela s’appelle de la négligence grave qui porte atteinte à la souveraineté de la République. Comprenons que des informations vitales et stratégiques seront à la disposition de l’un comme de l’autre. Imaginons Washington nommant un Chargé d’Affaires russe à Moscou !
Cela devrait même inquiéter quand on remarquera son implication auprès de Jeb Bush. La commission sénatoriale est-elle convaincue de la loyauté de ce bénéficiaire d’aide américaine.
La question n’est pas sans importance si l’on doit éviter une autre affaire Patrick Elie. Ce dernier avait même avoué à l’époque de Maryland, faire partie d’une cellule de la CIA. Ces contacts avaient été établis par le biais d’un cousin de celui-ci, spécialisé en logique informatique, vivant dans la région de St. Bruno près de Montréal.

L’histoire nous oblige à nous demander si Haïti sera maître de son destin en Afrique avec l’ambassadeur Ady Jean Gardy. Quel est le budget de fonctionnement de cette mission et, pour quel objectif ? Si Martelly tient réellement à l’Afrique, ce poste ne saurait être doté de moindre de compétences que Washington ni Paris. Encore une fois, la nomination à Paris sème le doute.