Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé les Etats membres à montrer leur détermination à mettre fin à la traite des êtres humains

18 November 2017

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé les Etats membres à montrer leur détermination à mettre fin à la traite des êtres humains, à aider les victimes et à demander des comptes aux responsables de ces crimes. « L’esclavage ainsi que d’autres abus flagrants des droits de l’homme n’ont pas leur place au XXIe siècle », a-t-il déclaré lors du débat public du Conseil de sécurité consacré à la traite des personnes dans les situations de conflits, qui s’est tenu le 21 novembre.

Les femmes et les enfants sont forcés de servir d’esclaves sexuelles aux groupes terroristes tels que Daech, Boko Haram, Al-Shabaab ou l’Armée de résistance du Seigneur. Ces actes constituent aux yeux de l’Onu, l’une des plus graves violations des droits de l’homme et sont considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. « Nous avons tous été horrifiés par les images de CNN montrant des immigrés africains vendus aux enchères en Libye. Il est de notre responsabilité d’arrêter ces crimes. Nous devons agir d’urgence pour protéger les droits de l’homme et la dignité des populations migrantes,» a affirmé le Secrétaire général devant les Etats membres. S’il a demandé que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice, il a précisé qu’il « faut aider les autorités libyennes à renforcer leur propre capacité à protéger et à subvenir aux besoins des hommes, des femmes et des enfants vulnérables. »

Antonio Guterres a rappelé aux Etats membres que les criminels et les terroristes exploitent et perpétuent le chaos provoqué par les situations de conflit. «L’exploitation sexuelle, le travail forcé, les organes amputés et l’esclavage qui alimentent leur trafic sont les outils de leur commerce », d’où l’urgente nécessité, selon lui, de créer davantage de possibilités de migration régulière, de rétablir l’intégrité du régime de protection des réfugiés et d’accroître le nombre de réfugiés réinstallés dans le monde développé. Pour le Secrétaire général, un soutien doit être apporté aux victimes et aux survivants de la traite, qui devraient être traités comme des victimes et non détenus, poursuivis en justice ou punis pour des activités illégales auxquelles ils ont été contraints de se livrer pour survivre.

Le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits Humains, Zeid Ra’ad Al-Hussein, s’est élevé contre la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, et fustigé la coopération de l’Union européenne (UE) avec ce pays, coopération qu’il a qualifié d’inhumaine. « Cet esclavage des temps modernes constitue un outrage à la conscience de l’humanité, » a-t-il déclaré.

Après le tollé mondial, provoqué par les images de la chaine américaine CNN montrant des migrants vendus aux enchères, la Libye a décidé d’ouvrir une enquête pour des cas d’esclavage.

Celhia de Lavarene
Novembre 2017