Madagascar à la conquête du soutien de la communauté internationale en vue légitimer son pouvoir. Par Roch Alfred KIKI (BENIN)

22 October 2012

Madagascar, pays de grandes civilisations mais aussi de grandes cultures est encré dans une situation pas trop gaie. Le Madagascar vit depuis quelques années une crise politique. Le pays végète dans une impasse totale.

Cette atmosphère ne crée aucune condition pour l’amorce d’un développement durable et humain bien que le pays en a véritablement besoin. De ce fait son actuel président, parvenu au pourvoir par un coup d’état se lance dans la conquête du soutien de la communauté internationale.

Présentons le Madagascar

Nous ne saurions parler du Madagascar sans le situer à la fois dans son contexte géographique mais aussi politique.
Sur la grande et complexe route de la diplomatie internationale et des faits sociaux marquant la communauté internationale, nous avons vu un Madagascar à l’agonie. Personne ne devrait donc rester indifférent à cette situation que traverse ce pays. Notre non indifférence à la crise politique que traverse le Madagascar a été renforcé par le faite que nous avons été adoptés par ce beau pays. Mais ce sort du destin n’influencera en aucun cas notre analyse qui se veut impartiale et objective.

Le Madagascar est l’un des pays de l’Afrique qui offre un paysage naturel très attrayant avec une richesse inégale sur le plan humain et géographique. Parmi ses atouts nous pouvons évoquer la beauté de ses paysages sauvages et totalement préservés, la douceur de l’accueil de ses habitants et ses nombreuses espèces rares et souvent uniques au monde tels que : les lémuriens primates (le microcèbe et les orchidées). Malgré la prédominance de ces éléments, le Madagascar demeure l’un des pays les plus pauvres du monde avec d’énormes difficultés économiques.

Encore appelée la grande île ou île rouge, l’île est la 4ème plus grande île du monde. Elle se situe au Sud-Est de l ’Afrique et fait 1600 km de long sur 600 km de large. Elle se décompose en 3 zones longitudinales parallèles : la côte Est, les hauts plateaux et la côte Ouest.
Avec une population d’environ 18 000 000 d’habitants, le pays a pour capitale Antananarivo et comme langues officielles : le Malgache et le Français. Sa monnaie est le Ariary. Son climat est varié selon les régions : sec d’Avril à Octobre et pluvieux de Novembre à Mars, avec un risque cyclonique très poussé de Décembre à Avril.

Le Madagascar accéda aux indépendances le 26 Juin 1960 au terme d’un processus graduel d’autonomisation politique : instauration du suffrage universel par la loi Defferre en 1956 puis adhésion par référendum à la Communauté française en 1958. Mais signalons qu’une organisation traditionnelle basée sur le « Fokonolona » (assemblée du peuple) et le «Fokontany » (unité territoriale de base) existait depuis le XVème siècle et constituent toutes deux des institutions démocratiques pour le pays.

Crise socio-politique
A partir d’un coup d’Etat, Andry Rajoelina s’est retrouvé à la tête de la présidence malgache le 06 mars 2009. Encore un coup d’état dans cette Afrique qui s’efforce de se retrouver sur le chemin de la prospérité et du bien-être partagé malgré les agissements de la communauté internationale qu’on pourrait qualifier parfois de d’hypocrisie. Cette situation crée inévitablement un besoin de médiateurs dans le but de réconcilier les frères séparés par le pouvoir. Remettre la pendule à l’heure en instaurant un pouvoir légitime dans ce pays est le sentiment qui anime les médiateurs désignés à cet effet. La réalité étant autre, ces derniers se voient confier une mission difficile comme celle du Professeur Albert Tévoédjrè en Côte d’Ivoire dans le cadre de la MINUCI ou de Kofi Annan en Syrie.

Plusieurs tentatives menées par ceux-ci n’ont véritablement porté aucun fruit. On se rappelle de la rencontre des Seychelles qui a échoué. C’est dans cette même atmosphère que la Chine réitère ses engagements au Madagascar lors d’une rencontre.

La diplomatie chinoise présente en Afrique et sur la grande île.

La Chine ne laisse aucune occasion lui échappée. La coopération sino-africaine qui s’amplifie et fait frémir l’Europe en particulier la France, ne cesse de s’accroître. En Afrique francophone, nombreux sont les pays qui, n’ayant pas choisis, regrettent d’être colonisés par la France. Ce mauvais destin que le sort colonial leur a infligé n’a pas cessé de faire ces dégâts. Il n’est bon en rien d’avoir été colonisé par les français. Le colon britannique ou allemand se soucie dans ces démarches du bien-être du colonisé contrairement aux toubabs français qui ne pensent qu’à anéantir le colonisé. « La France n’a pas d’amis. Elle n’a que des intérêts » est une réalité qui date de l’époque coloniale. Nous n’avons personnellement rien contre la France mais nous estimons qu’elle a assez causé de dommages qu’il faille qu’elle les répare. L’époque coloniale est remplie de scènes atroces ; révoltantes que l’Afrique francophone essaie de surmonter malgré le poids de l’histoire. Nous nous en voudrions de ne pas vous rappeler le vécu des pieds noirs en Algérie ; des fermiers blancs au Zimbabwe et du scandale dont est auteur la Belgique francophone au Congo belge à l’époque où le jeune Patrice LUMUMBA faisait ses premiers pas de leaders charismatiques. Les blancs se sont offert le luxe qu’ils ne peuvent jamais s’offrir chez eux. L’Afrique était pendant cette période une terre vierge très hospitalière aux ressources minières qu’il faut s’approprier par tous les moyens.

C’est dans cette imbroglio qui a caractérisé l’Afrique que la plus part des pays africains sont devenus indépendants. Une indépendance dont il faut redéfinir le contenu car, elle est encore assujettie à d’énormes problèmes. Ce n’est pas de gré que la France a accordé les indépendances aux états africains dans les années 1960.
Mais l’après indépendance semble ouvrir la porte à de nouveaux envahisseurs avec des idéologies et des manières de voir les choses autre que la France les perçoit. La France n’a jamais toléré l’accueil et la ferveur avec lesquels les chefs d’Etat africains négocient les partenariats avec les chinois. Partout où ils passent en Afrique, ces chinois sont bien accueillis.

L’ambassadeur de Chine près de Madagascar profite d’une occasion aussi importante que celle-ci pour réitérer le soutien de la Chine à l’Afrique en particulier au Madagascar en cette situation de crise. Citons-en le diplomate chinois en ces termes : «La tâche la plus urgente de Madagascar est de terminer la crise politique dans les meilleurs délais pour que le pays puisse concentrer ses efforts sur le développement économique, la lutte contre la pauvreté et le progrès social ». Ces propos viennent de l’ambassadeur de Chine, S.E.M. Shen Yongxiang, lors de la réception du 63ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le 29 septembre passé à

Nanisana (Madagascar).

Aussi rajoute-il dans son allocution que la Chine continuera à travailler avec la communauté internationale pour soutenir le processus de sortie de crise à Madagascar, et ce, tout en maintenant le cap sur la politique chinoise dans la coopération sino-africaine. A ce sujet, S.E.M Shen Yongxiang souhaite «que les partis politiques malgaches fassent preuve de la même sagesse que lors de la signature de la Feuille de route, en mettant les intérêts de la nation et du peuple au dessus des intérêts des partis ». Et ce, en vue de la tenue d’élections justes et inclusives à la date prévue.

Il affirma également que la Chine a décidé de redémarrer les projets de coopération suspendus à cause de la crise et après la formation du gouvernement d’union nationale malgache. Cinquième partenaire de Madagascar en exportation et premier en importation, la Chine va injecter 20 milliards de dollars en Afrique dans le cadre du développement durable du Continent.

Presque toutes les tendances et mouvances politiques, des ministres de l’actuel gouvernement, des anciens ministres et autres personnalités des chancelleries étrangères résidant à Madagascar ont répondu présents à cette réception à l’ambassade de Chine.
Si l’établissement officiel des relations diplomatiques entre la Chine et Madagascar date de 1972, l’histoire des relations entre les deux pays remonte bien avant cela avec l’arrivée des premières vagues d’immigration chinoise au XIXème siècle. La Chine devient de plus en plus un partenaire privilégié de l’Afrique et imposant dans les relations internationales.

Andry RAJOELINA dans les alcanes de la communauté internationale
Encore appelée société internationale, l’expression communauté internationale est un langage diplomatique souvent employé pour désigner un constituant d’Etats ; de Nations. Le plus souvent la communauté internationale siège lors des rencontres mondiales comme celles de l’Union Africaine ; de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ; des sommets des G7 ; G8 et des Amériques. C’est au cours de l’une de ces assises que l’actuel président malgache signe deux conventions sur les droits de l’homme au conseil des nations unies. Ces actes sont forts appréciés et réconfortent d’ailleurs le président malgache dans sa position. Cela se produit à une époque où le commun des mortels se demandent si Marc Ravalomanana se présentera-t-il aux élections présidentielles prochaines ?

Avant de mettre en relief les faits qui font planer le doute sur la participation de l’ancien président malgache aux prochaines élections présidentielles, nous vous feront le plaisir de vous situer dans le temps par le biais d’évènements marquants.
Le 06 novembre 2009 au petit matin, le jeune président malgache a quitté l’une des négociations en vue d’un partage du pouvoir entamées au siège de l’UA à Addis-Abeba en bourdant tous ceux qui y étaient. Andry RAJOELINA, refusa catégoriquement la proposition de l’UA et demanda à l’ancien président déchu Marc Ravalomanana d’assumer les conséquences de ses actes en disant : "S’ils ne peuvent pas accepter que je dirige le pays, qu’ils assument leurs actes. Je vais partir. Le moment est venu". C’est sur ces propos que l’actuel président a quitté les lieux de négociations.

Ce comportement fut traité par son adversaire dont le retour au pays connait de plus en plus blocages de manque d’égard à des grandes personnalités et instances de l’Afrique. Le Madagascar est plus respectueux pour ne pas se comporter de la sorte en face de la Communauté Internationale. Outre cela, la SADC se peine à trouver une solution de sortie de crise en jouant joue les prolongations après les échecs répétés des rencontres qu’elle a organisé.
Affirmez que l’ancien président ne pourra pas se présenter aux prochaines élections pourrait être perçu comme de la précipitation bien que les motifs soient palpables. Le retour au pays pour les exilés politiques malgaches devrait se faire sans aucune condition. C’est ce que stipulent les dispositions juridiques du pays. Mais pour quoi celui du président Marc R. tarde si temps encore que l’échéance électorale est fixée pour le mois de mai 2013 avec obligation pour tous les prétendants de siéger sur le territoire national trois mois avant la tenue des scrutins?

rochkiki@yahoo.fr