Adoption du Pacte mondial pour les migrations

21 December 2018

Mercredi 19 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU a ratifié le pacte mondial pour les migrations. 152 pays ont voté en faveur du Pacte qui avait été entériné au Maroc début décembre par 165 membres, douze se sont abstenus et cinq ont voté contre: -Etats-Unis, Hongrie, République tchèque, Pologne et Israël.

Les discussions puis l’adoption du Pacte mondial pour les migrations ont donné lieu à des discussions houleuses, notamment en Europe où une quinzaine de pays (Autriche, Australie, Bulgarie, Chili, Estonie, Hongrie, Italie, République tchèque, République dominicaine, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Suisse) ont annoncé publiquement leur retrait, voire le gel de leur décision.

Le Pacte devrait renforcer la coopération internationale pour une "migration sûre, ordonnée et régulière,” et bien que non contraignant, énumère toute une série de principes - défense des droits humains, défense des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, – ainsi que différentes options de coopération: échanges d’informations et d’expertises, intégration des migrants. Par ailleurs, il prône l’interdiction des détentions arbitraires, et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours.

Le Pacte avait déjà été adopté en juillet dernier par l’ensemble des membres de l’ONU à l’exception des Etats-Unis. Après plusieurs défections, il avait été confirmé le 10 décembre lors d’un sommet à Marrakech par 164 pays et par les pays membres de l’Union européenne.

Selon des diplomates, Washington aurait exercé des pressions, directes et indirectes, sur les pays pour qu’ils n’adhérent pas au Pacte. "J’espère que les pays qui ont choisi de rester à l’écart comprendront l’intérêt du Pacte et s’y associeront à l’avenir,” a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après adoption du document
En début de séance, la présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Equatorienne Maria Fernanda Espinosa Garcès, avait délivrée un long plaidoyer en faveur du document qu’elle qualifie de boussole qui n’affecte aucunement la souveraineté des Etats".

Cette semaine, Amnesty International a demandé que "les Etats qui ont adopté le Pacte mondial pour les migrations honorent leur parole et prennent des décisions immédiates pour protéger les droits humains des migrants". Les pays qui ont refusé d’endosser le Pacte et qui incluent des pays tells que l’Australie, les Etats-Unis, la Hongrie, l’Italie, l’Autriche ou la Pologne, seraient, selon l’ONG, responsables "des pires abus contre des migrants ces dernières années.”

Il y a environ 258 millions de personnes en mobilité et migrants dans le monde, soit 3,4% de la population mondiale. Plus de 80% des déplacements entre les pays se font de manière légale. Plus de 60.000 migrants clandestins sont morts depuis 2000 lors de leur périple, selon l’ONU.

Celhia de Lavarene
Décembre 2018