CRITIQUE DE LA PALME D’OR ATTRIBUEE AU FILM ANORA du réalisateur américain Sean Baker.
Pour ce qui en est de la vérité jetée en pleine face du public de Cannes, on reconnaît la franchise du réalisateur Sean Baker ; il reste le propos sur l’Amérique et son rapport au mensonge selon l’Irlandais Oscar Wilde vers 1882 s’adressant à un journaliste payé quelques dollars" Le mensonge est la seule chose bon marché aux Usa".
Ce festival du film de Cannes 2024, on l’aura payé cher pour apprendre que suite à la grève énorme du film aux Usa, on se devait de donner un coup de pouce à nos amis du cinéma outre Atlantique et face à l’immigration controversée en Europe, d’apprendre, grâce à ce film que la "Green Card" tant convoitée aux USA, provoque autant qu’en Europe plus que des désagréments drolatiques ! c’est de la bouche du personnage Anora" que l’on découvre toutes ces vérités.
Je n’ai pas trouvé cela humoristique du tout mais courageux certainement, bien filmé, heureusement ! juste et bien étudié également. En revanche et c’est tout le problème du plaisir qui peut se dégager d’un film, pour ma part ce fut surtout une impression amère de bruit et de fureur ressentie.
A part les personnages, respectivement, le jeune Russe interprété par Merk Eydelsteyn et du personnage de sa mère, j’ai trouvé les autres effroyables de vulgarité. Je mentionne ici le profil des personnages, pas le jeu des autres actrices ou acteurs qui jouent tous à la perfection, on s’y croirait au milieu des sbires arméniens ou même allez ! du tempo des psychodrames roumains, même de l’extravagante Russie en balade aux USA.
C’est subjectif, ce qui l’est moins c’est que beaucoup apprécieront ce film, certains hommes auront déjà apprécié les longues séquences enjouées mais peu recommandables à un public d’adolescents, déjà biberonnés à la pornographie, à notre époque minable. On n’aime pas d’ordinaire ces hommes-là, ceux-là même qui privilégient le plaisir pour un seul partenaire, le leur, contre de l’argent qui efface tout le délit. A des femmes aussi ce film a plu, bourgeoises putains ou anciennes putains reconverties par l’argent et qui replongeront dans la fange toujours pour de l’argent. Anora, elle, plonge avec délice dans l’Amérique organisée du sexe, pour le vice qui se monnaye facilement aux Usa car l’argent une fois acquis, on ne demandera pas d’où il provient, grave erreur. Vautré dans le voyeurisme, le spectateur sans doute libidineux ne se demandera pas lui, pourquoi faire ce genre de film mais pour "voir".
Anthropologiquement nôtre ce festival du film fut un délire pontife sur notre société mondiale et pourrie. Le point de vue de la mère typiquement russe qui serait prête à tuer pour l’amour de son fils m ’a quant à elle, rassurée et hop! retour en Russie pour ce fils coquin sans vergogne, dépensier qui ira travailler à l’entreprise de son père plutôt que de faire de grosses bêtises au pays de la dépravation, une fois qu’il aura "jeté sa gourme" et fait le grand tour des découvertes sexuelles et autres plaisirs non plus typiquement américains. Ils existent depuis longtemps à Odessa : cocaïne...drogue et alcools.
Quant à Anora, la déesse de la vulgarité, elle met tout son cœur à se fondre dans les bas-fonds de l’Amérique organisée du sexe dégradant, pour devenir pleinement américaine car elle est émigrée, une Ouzbèke! Pour faire enrager sa mère, le jeune russe ne trouvera pas mieux que de demander Anora, cette prostituée légale, en mariage. C’est réussi puisque sa mère lancera ses sbires orthodoxes, pour faire annuler le mariage. Ce qui est supposé être hilarant. Il s’ensuit de la violence, suggérée seulement en partie toutefois, notion très appréciée tout au long du festival cinématographique de Cannes voir la Quinzaine des Réalisateurs (installée au Palais Croisette de Cannes (excusez du peu ! pour des "gauchistes" !) dont la médiocrité est à remarquer au passage, un festival politisé aussi pour elle !
On est déçu par ce qui est insupportable. Tout se passe comme si le "milieu" "le grand banditisme” avait pris les commandes de notre pauvre monde qui n’a plus rien à voir avec l’Amérique de Scott Fitzgerald, le charme du baron Blixen n’existe plus, pas plus que l’art de vivre d’Ernest Hemingway, entre deux whiskies. C’est normal mais on ne trouve pas ...autre chose...on règle nos comptes seulement. Seuls subsisteront la petite tête du Russe, jeune et gracieux et sa mère qui aura fait son boulot, seul respectable travail de ce siècle vérolé, trompeur et mensonger qui ment à une jeunesse soumise à une influence de subalternes tatoués ainsi l’actrice hispanique qui a pris "la grosse tête" depuis la série Desesparate Housewives, Eva Longoria qui donne des conseils et préférences sexuelles à la terre entière.
On s’en fiche, on avait en tête un autre et nouveau genre blasphématoire sur la vie qu’était TITANE (palme d’or également !) on a failli avoir en tête d’affiche Demi Moore passée à la chirurgie esthétique, pour le film au doux nom de "Substance" !
On aura eu un joli film de réelle déesse PARTHENOPE de Paolo Sarentino, passé inaperçu de ce fait. Le mensonge d’une fausse déesse Anora et sa sale gueule est la vérité de certains, de quelqu’uns, sans valeur universelle.
L’Amérique non pas celle d’Hollywood mais celle de Los Angeles était là. Elle, a été récompensée et c’est bien mérité, en revanche, l’exception confirmant la règle : le cinéma, STAR WARS, c’est l’Amérique... pour George LUCAS qui a reçu la palme d’Or d’honneur (pour le grand Francis Ford COPPOLA, pour lui, que nenni à son film Megalopolis, prometteur quand il sortira en salles cependant) Ce mauvais cru de festival 2024 comme un mauvais vin pour le cinéma français s’achève sans récompense pour Pierre Niney acteur et comédien de la Comédie Française ni pour l’acteur Richard Gere dans Oh! Canada lui qui fut si brillant dans le célèbre film Pretty Woman dont la nouvelle palme d’or ANORA lui a sauvagement piqué l’idée en quelque sorte !
On s’avouera tout de même que ce n’est pas le film Anora que l’on aura détesté ni l’Amérique efficace et qui réfléchit mais c’est notre époque qui est dangereuse. Mieux vaut en rire qu’en pleurer, ce n’est pas certain.
Véronique Vesval
Cannes Festival du film 2024, 77ème session.