Lors de la journée internationale de la démocratie qui a eu lieu le 15 septembre à New York, Antonio Guterres a tenu à rappeler à tous les pays que la démocratie est un système de gouvernement géré par la participation de tous les citoyens, et qu’elle est surtout et avant tout l’affaire des citoyens.

14 September 2020

Le Secrétaire général de l’ONU a mis l’accent sur les efforts des Nations Unies pour éliminer la désinformation, contrer les discours nuisibles tout en protégeant la liberté d’expression. Il a exhorté les administrations a être “transparentes, réactives et responsables” dans leur réponse à la COVID 19 et à s’assurer que les mesures d’urgence qui sont prises sont légales, proportionnées, nécessaires et non discriminatoires. “La meilleure réponse est celle qui répond proportionnellement aux menaces immédiates tout en protégeant les droits de l’homme et l’Etat de droit”, a-t-il déclaré.

La crise sanitaire sans précédent a entraîné de nombreux défis : sociaux, politiques et juridiques. Pour y faire face, les États ont développé des mesures d’urgence qui parfois, sont à la limite du respect des normes internationales. Pour le Secrétaire général de l’Onu, il est essentiel que ces Etats continuent de faire respecter l’état de droit, de protéger et de respecter les normes internationales et les principes fondamentaux de légalité, ainsi que le droit d’accéder à la justice, aux recours et à une procédure régulière.

Dans une note de synthèse, Antonio Gutteres rappelle que les États doivent respecter et protéger la liberté d’expression et de la presse, la liberté d’information, la liberté d’association et de réunion. Au prétexte de combattre le virus, de nombreux pays pourraient être tentés de mettre en place des mesures de contrôle du flux d’informations et de répression de la liberté d’expression et de la liberté de la presse dans un contexte de réduction de l’espace civique.
La crise sanitaire soulève de nombreuses questions, à savoir comment lutter au mieux contre les discours préjudiciables tout en protégeant la liberté d’expression.

Tout ce qui pourrait être fait pour éliminer la désinformation risquerait d’entraîner une censure délibérée ou non intentionnelle, ce qui altèrerait la confiance. La réponse la plus efficace consiste en des informations précises, claires et fondées sur des preuves provenant de sources auxquelles les gens font confiance.

Pour tenter de déjouer les nombreuses façons dont la crise de la COVID-19 pourrait nuire à la démocratie et accroître l’autoritarisme, des organisations de la société civile se sont mobilisées un peu partout dans le monde en développant l’éducation vis-à-vis des médias et de la sécurité numérique, plus importante que jamais, afin de faire face au risque de suppression, d’ingérence et de fermeture de l’espace civique ; en luttant contre la désinformation et les discours de haine, qui ont proliféré pendant la crise ; en formant à distance des journalistes afin qu’ils rendent compte des conséquences de la pandémie avec une couverture approfondie et vérifiée, tout en restant en sécurité en première ligne ; en autonomisant les femmes contre la violence sexiste, qui a augmenté au milieu des mesures de confinement, des quarantaines et des pressions sociales et économiques et en aidant à mettre en évidence les défis de l’inégalité et de la faiblesse de la prestation de services aggravés par la crise, avec un accent particulier sur les besoins et les droits des femmes, des jeunes, des minorités et d’autres populations marginalisées, afin d’aider les gouvernements à rendre des comptes.

Celhia de Lavarene
Septembre 2020