Depuis le 13 mars, en dépit de la ‘pause’ à laquelle la ville de New York est astreinte, (on ne peut utiliser le terme confinement, contraire à la Constitution) en dépit des écoles, des musées et des théâtres fermés, les Nations Unies continuent de fonctionner.
Au ralenti certes, mais elles fonctionnent. Grâce au télétravail imposé à pratiquement tous les fonctionnaires onusiens. La machine tourne, poussivement parfois, avec des ratés souvent. Ainsi l’ambassadeur Dominicain Jose Singer, qui s’était rendu à Saint Domingue afin de recevoir les directives de son gouvernement, s’est retrouvé bloqué dans son pays à cause de la fermeture des frontières. C’est depuis sa capitale et grâce à la visio-conférence, qu’il dirige les débats du Conseil.
Un Conseil pas encore très au point, ni très à l’aise avec le système de visioconférence, et qui fait que parfois, une réunion qui devait se tenir à huis clos devient visible par tous. Prévue "en huis clos", la première réunion du Conseil sur la Covid-19 venait à peine de débuter qu’une mission a cru bon de poster sur Twitter une photo d’écran de tous les participants, cependant que d’autres envoyaient des extraits d’interventions.
Bon gré, mal gré, les diplomates se sont mis, -après tout de même quelques déboires notamment au plan de l’image ou du son- à l’utilisation des applications telles que WhatsApp ou Zoom. Cependant, on sent bien, à leur réticence, voire à leur maladresse, que d’habitude, ce sont les « petites mains » qui résolvent leurs problèmes d’ordinateurs.
Curieusement, il n’y a jamais eu autant de meetings : les fonctionnaires du Secrétariat tout comme les diplomates multiplient les conférences de presse ou les briefings informels via l’application Zoom. Des briefings qui parfois montrent des diplomates dans leur intimité, ce qui a pour effet de les humaniser quelque peu.
Le Secrétaire général Antonio Guterres qui dans un premier temps venait tous les jours à son bureau, a choisi le port du masque et alterne entre son bureau et sa résidence proche. De 11.000 entrées à l’ordinaire, les portiques du siège n’affichent plus que 140 passages journaliers, selon l’ONU.
Celhia de Lavarene
Avril 2020
