DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETES 2016 : départ volontaire ou forcé du président Yayi Boni du Bénin ? Par Roch Alfred KIKI (BENIN)

15 December 2012

Constitutionnellement, 2016 marque la fin du pouvoir du président Yayi Boni mais aussi le dépossède de tous droits à prétendre encore aller aux élections présidentielles au Bénin. Mais assez de critiques se font sur ce sujet.

Le Bénin est un pays de l’Afrique de l’Ouest, situé entre le Niger, le Burkina Faso ; le Togo ; le Nigéria et l’Océan Atlantique. Il est devenu indépendant le 1er aout 1960. Le Bénin se distingue des autres Etats africains par une classe politique particulièrement riche en faits et d’évènements socio-politiques. Son élite a été renforcée davantage par des idées nobles et salvatrices qui ont fait de lui le quartier latin de l’Afrique juste aux lendemains des indépendances. Il jouit d’une démocratie très poussée mais qui aujourd’hui est sujette à de nombreux critiques. Celle-ci a pour base la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990. Période fatidique et très sensible pendant laquelle les fils et filles du Bénin ont pour la première fois primer l’intérêt général (pour sauver leur démocratie) en surmontant à la fois la crise sociale et économique générée par le pouvoir en place (celui du Général KEREKOU). Le Général Mathieu KEREKOU était au pouvoir avec un régime marxisme-léninisme hérité du bloc socialiste dans une nation aux ascendants capitalistes. Pour certains, c’était le comble et pour d’autres c’est la réponse sociale aux problèmes générés par les pouvoirs précédents avec des régimes en place comme le triumvirat ou le monstre à trois têtes. Une expérience unique dans le monde. C’est ainsi que le Bénin alla à la Conférence des Forces Vives de la Nation.

A la conférence nationale

La Conférence des Forces Vives de la Nation a eu lieu en février 1990 à Cotonou. Le Bénin, totalement en crise a surmonté le pire grâce à la détermination de sa classe politique, ouvrière et religieuse. Monseigneur Isidore DE SOUZA a conduit dans une sérénité impeccable cette Conférence. Peuple bizarre, au génie politique bizarre crée des situations invivables et se laisse conduire par le clergé. Le clergé réussit effectivement le miracle et aucun bain de sang n’éclaboussa vraiment.

Sauver la démocratie béninoise, c’est aussi offert une opportunité à l’ancien président Nicéphore Dieudonné SOGLO, l’actuel Maire de la Ville de Cotonou de faire ses premières expériences à la tête d’un peuple composé d’hommes et de femmes très résolus. Sa vision politique ne va pas durer longtemps. Juste un mandat de cinq ans et il fut remercié par le peuple en donnant conformément à la Constitution Béninoise à nouveau le pouvoir au Général Mathieu KEREKOU. Comment expliquer qu’un homme qui a été méprisé, renié, pourrait revenir après cinq ans de repos avec tant de considération et de vénération ? C’est là la complexité de ce peuple que nous cherchons à connaître. Ce retour très apprécié du Général KEREKOU qui en réalité devrait donner du fil à tordre aux sociologues et historiens après le choc dur infligé par la dévaluation du franc CFA est l’apanage des faiseurs de roi.

Les faiseurs de roi
Dans les alcanes du pouvoir, il a toujours des gens qui agissent dans l’ombre. Aussi, se produisent-ils des évènements inexplicables. Parmi ces faiseurs de roi, nous avons le Professeur Albert TEVOEDJRE. Cet homme très bien connu sur le plan national et international a marqué le peuple béninois par ces agissements politiques. Érudit qu’il est, il est dépositaire d’une intelligence très poussée. Certaines de ses actions par exemple le Symposium du Cinquantenaire et autres sont entre autres des faits qui confirment sa détermination et son engagement pour la construction d’un Bénin qu’il n’a pas eu la chance d’ériger lors de ces aventures à l’assemblée nationale et dans son désir de briser la magistrature suprême. Le plus important est qu’il a écrit sa page dans l’histoire politique Béninoise comme nous faisons la nôtre. L’histoire a donc retenu nos noms.

Toujours dans sa perspective de contribuer à la construction d’un Bénin nouveau que ses actions politiques ne lui ont pas permis de réaliser ou de faire résolument face aux adversaires intrépides et endurants il fit venir le « messie » en 2006. Il était supposé être le messie. Il est le reflet exact d’un politicien à l’africain. C’est le confusionniste Docteur Yayi Boni.

Des séries d’évènements qui sèment le doute

Pendant, les campagnes électorales des présidentielles de mars 2006, le Candidat Yayi Boni a été miré au peuple comme Jésus, l’enfant prodigue. L’enfant promis pour sauver le Bénin de tous ses maux. Nous nous rappelons encore les slogans prononcés lors des périodes de campagnes électorales. Un sauveur dont le peuple sera sa première victime avec sa doctrine conçu sur le concept du Changement. Aussi, se sont déroulés des faits rares et hyper nouveaux au Bénin sous le règne du président Yayi Boni et son entourage.

Parmi ces évènements nouveaux et rares, nous pouvons citer le scandale ICC, une affaire de placement n’ayant jamais existée et dont les autorités béninoises seraient impliquées vient à point nommé déposséder le peuple de son patrimoine financier. Plusieurs dizaines de milliards même ceux de mes proches sont parties en fumée. Les populations ont donc été appauvries parce que dépourvues de leurs patrimoines. Personne n’ose en parler parce que c’est interdit dans l’Etat démocratique qu’est le Bénin bien qu’ayant à ces abords Amnesty International ; Transparency Internatioanal et autres organes des droits de l’Homme défendant les idéologies du 10 décembre 1948. La population pensait prendre sa revanche aux élections présidentielles de mars 2011 suite au pardon hypocrite du prophète Thomas Yayi Boni sur la base d’une LEPI entendue Liste Électorale Permanente Informatisée très contestée à la fois par les politiciens et la population concernés.

Aussi paradoxale que cela pourrait être, cette LEPI est approuvée par la Communauté Internationale. Cette position contradictoire de la Communauté Internationale ne rassure guère des actions des institutions internationales dans les pays du tiers monde. La LEPI accoucha d’un chaos comme ce fut le cas en Afrique Centrale. Le Président emporte. Yayi Boni revient à nouveau et normalement pour son dernier mandat. Le Changement cède place à la Refondation. Yayi Boni est vénéré comme Mobutu Cissé Séko à l’époque de la Zaïrianisation du Congo de Léopoldville.

Tels des criquets dévastateurs dans un champ de mil du Sahel, femmes, enfants, jeunes et vieux surtout des ignorants et analphabètes courent les rues du pays contre 3 à 8 Euros et des fois moins d’un Euro pour applaudir et féliciter le précurseur de la Refondation pour ces réformes. Il en est de même pour les sages ; les rois ; les dignitaires ; les prêtres du culte Vodoun parfois les religieux qui se confondent au commun des mortels en applaudissant l’homme politique. De quelle notoriété peuvent-ils se prévaloir ? Tout le monde est dans le mouvement.

Mais pourtant l’histoire retient que sa victoire lors des élections de 2011, a été contestée. Ce qui nous a permis de vivre un scénario nouveau. Les chars ont défilé à la recherche d’adversaire politique qui oserait contester la victoire du Docteur Boni. Porto-Novo, ville rebelle était la cible des patrouilles militaires. Est-ce la meilleure manière de réprimander le peuple dans la nation supposée démocratique ?

L’autre évènement très amusant,

Enfin vient l’évènement du projet d’empoisonnement du président Boni Yayi. Très médiatisé ce fait est supposé juste une distraction. Ils sont peu à y croire dans cette communauté composée d’hommes et de femmes avertis. Nous avions dans ce sillage recueillis les avis de quelques uns pour vous. Dans l’anonymat on a :
Contacté depuis Johannesburg, il souhaiterait que des sujets plus importants que ce fait soient abordés. Nous la diaspora nous rêvons d’un Bénin nouveau. Pas de ce Bénin qui nous fait honte avec ces histoires drôles dont nous ne tirons aucun avantage.
Celle de Lomé dit tout simplement c’est dommage pour le Bénin. Nous ne savons où la barque nous emmène.

Résidant à Genève il affirme : Il faut être bête pour ne pas imaginer que c’est un pure montage ce fait d’empoisonnement. Ce qui m’inquiète moi c’est que ceux qui sont accusés être responsables de cet acte sont les collaborateurs les plus proches du président. Le président et son clip ne devraient en aucun cas communiquer autour de ce projet d’empoisonnement. La refondation a fait preuve de laxisme et de lâcheté.

Depuis l’Inde, madame Shoun disait mes compatriotes se sont toujours intéressés à des futilités. Ce fait se produit à une période où des sujets importants passent sous silence. Comment serait donc organiser les élections communales de 2013 ? Avec cette même LEPI ?
Tous ces faits qui inquiètent et interpellent la conscience de tous font planer le doute sur le départ du Président YAYI à la fin de son mandat. Oui le président manifeste le désir de partir à la fin de son mandat et il n’a jamais cessé de le proclamer. Mais les faits dont lui et son entourage sont responsables les contrarient quotidiennement au point où nous nous interrogeons.

Que nous réserve l’avenir ?

Le doute et l’incertitude. Tenons-nous en à cela.
rochkiki@yahoo.fr