La séance du Conseil de sécurité de l’Onu qui s’est tenue jeudi 16 novembre et qui devait renouveler le mandat des experts chargés de l’enquête internationale sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie, s’est achevée sans que les Etats Unis et la Russie ne parviennent à un accord.

8 November 2017

La Russie a opposé son veto, contre la résolution -introduite par les Etats-Unis-, qui devait renouveler le mandat de la commission d’enquête sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. C’est la dixième fois que Moscou utilise son droit de veto depuis le début du conflit syrien en 2011. La résolution présentée par les Etats Unis a obtenu onze voix en sa faveur, (la Russie et la Bolivie se sont prononcées contre, cependant que la Chine et l’Egypte se sont abstenues.) Celle présentée par la Moscou a obtenu 4 voix en faveur, 7 voix contre et 4 abstentions. Rappelons qu’une résolution doit obtenir neuf votes favorables et ne pas se voir opposer le veto de l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume Uni, Russie et Chine) pour être adoptée.

Washington, et ses alliés, espéraient obtenir une prolongation de deux ans du Mécanisme d’enquête conjoint (Joint Investigative Mechanism, JIM) avant de proposer une prolongation d’un an et des sanctions contre les responsables d’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Moscou de son côté, aurait préféré une extension de six mois, -avec possibilité de renouvellement-, avant de proposer un an. (Le texte russe demandait une révision en profondeur de la mission conduite par le JIM et un gel de son dernier rapport qui impliquait le régime de Bachar Al-Assad dans l’attaque au gaz sarin en avril.) « Le régime syrien doit être clairement prévenu, les Etats-Unis n’acceptent pas l’utilisation d’armes chimiques. La Russie a tué le Mécanisme conjoint d’enquête, » a déclaré la représentante américaine, Nikki Haley. Elle a averti que Washington pourrait, s’il le faut, frapper de nouveau les bases aériennes syriennes.

Vassily Nebenzia, le représentant russe, a affirmé que le projet de résolution des Etats-Unis n’était pas proportionné, et que la volonté des puissances occidentales de dénigrer la Russie « a dépassé l’importance de préserver le JIM». « Nous avons besoin d’un mécanisme robuste, qualifié, pour aider à empêcher la prolifération de menaces d’attaques terroristes au gaz dans la région, et vous, (les puissances occidentales) avez besoin d’une structure qui soit une marionnette pour manipuler l’opinion publique. »

« La France est consternée par ce résultat dû au veto russe,» a déclaré François Delattre, le représentant français.

En deux ans, -depuis sa création-, le JIM a estimé que les forces syriennes, avaient été responsables d’attaques au chlore dans trois villages : en 2014 et en 2015, et que l’organisation Etat islamique avait utilisé du gaz moutarde en 2015.

Célhia de Lavarène
Novembre 2017