Mahmoud Darwich, une odyssée poétique à l’Institut du Monde Arabe
La poésie arabe, tissée de vers délicatement sculptés et de métaphores envoûtantes, resplendit dans l’espace de la bibliothèque de l’Institut du Monde Arabe (IMA). Sous la direction passionnée de Farouk Mardam-Bey, figure phare des lettres arabes et directeur des éditions Sindbad, «Les Samedis de la poésie » s’élèvent désormais au rang d’une authentique odyssée littéraire.
Chaque mois, un samedi offre aux passionnés comme aux curieux une invitation à explorer l’immensité captivante de la poésie arabe, franchissant frontières et barrières linguistiques pour en célébrer la puissance universelle. Au cœur de ces rendez-vous poétiques : des présentations éclairées, des lectures bilingues vibrant d’intensité émotionnelle et des intermèdes musicaux qui font s’envoler les mots, bien au-delà des pages.
Ce mois-ci, à l’occasion de la Journée de la Terre en Palestine, l’IMA rend un hommage vibrant à Mahmoud Darwich, illustre poète et voix incontournable de la poésie palestinienne et arabe. Ses vers puissants, évocateurs, empreints de l’âme d’un peuple, continuent d’éclairer le firmament littéraire bien au-delà des frontières du monde arabe.
Pour cet hommage exceptionnel, l’IMA accueille un trio remarquable. Elias Sanbar, historien, essayiste, poète, ancien ambassadeur de Palestine auprès de l’UNESCO, ami intime et traducteur privilégié du poète, partagera une sélection de poèmes tirés notamment des recueils « Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? » et « Ne t’excuse pas ». Ces vers seront également magnifiés en langue arabe par Farouk Mardam-Bey, éditeur passionné des œuvres de Darwich chez Actes Sud. Enfin, les improvisations subtiles au oud de Wissam Joubran, musicien ayant eu l’honneur d’accompagner Mahmoud Darwich lors de mémorables récitals, apporteront une touche musicale émouvante à cette soirée.
L’hommage rendu à Mahmoud Darwich par l’Institut du Monde Arabe n’est pas seulement un événement culturel de plus à inscrire dans les annales. C’est une célébration nécessaire, un rappel impératif de la force et de la beauté d’une poésie qui transcende frontières et générations. Avec sa plume incandescente, Darwich a su tisser des vers qui résonnent dans l’écho infini de nos consciences, invitant à une réflexion profonde sur l’amour, la perte, l’exil et l’espoir.
Le récital poétique à l’IMA permettra à chacun de revisiter, ou de découvrir, l’œuvre magistrale de ce poète hors pair. Ses mots, interprétés avec passion et sensibilité, rappellent que la poésie est un art vivant, essentiel, capable de nourrir les âmes et de défier les tumultes de notre époque.
Par sa contribution exceptionnelle à la littérature mondiale, Mahmoud Darwich demeure un phare pour tous ceux qui trouvent dans la poésie un refuge, une inspiration ou un cri. Son héritage perdure, intemporel et universel, et ce récital en poésie et musique à l’IMA renforce la certitude que son œuvre continuera d’inspirer et de toucher les générations futures.
Ainsi, en honorant Mahmoud Darwich, nous célébrons non seulement l’homme et le poète, mais aussi la puissance éternelle de l’art poétique, capable de traverser les âges et de s’adresser directement à l’essence même de notre humanité. Que cette soirée reste gravée comme un témoignage vibrant de la portée universelle de la poésie et de son rôle fondamental dans le dialogue des cultures et des peuples. Fatima Guemiah.
MAHMOUD DARWICH (1941-2008)
Poète palestinien né à Birwa en Galilée, est considéré comme l’une des grandes voix poétiques du XXᵉ siècle. Auteur prolifique d’une vingtaine de recueils poétiques et de plusieurs ouvrages en prose, sa poésie conjugue lyrisme et dimension épique. Elle est profondément ancrée dans la mémoire collective et les paysages palestiniens, tout en transcendant les frontières pour ériger l’exil en symbole universel. Ses poèmes emblématiques comme Identité, Rita ou Je me languis du pain de ma mère, largement diffusés malgré la clandestinité, ont été chantés par Marcel Khalife et adaptés au théâtre, faisant de Darwich un symbole d’engagement artistique et politique. Mahmoud Darwich a laissé une empreinte indélébile dans la littérature mondiale. Son écriture, d’une beauté saisissante, oscille entre le chant de l’amour et le cri de l’exil, entre la mémoire du passé et l’espoir d’un avenir. Il est de ces poètes dont les mots résonnent bien au-delà de leur époque, porteurs d’une émotion universelle et d’un souffle intemporel.
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