Air Mauritius : " Une compagnie de classe internationale bien ancr ?e dans le loisir ! "
l’Oc ?an Indien, touristes, Donald Payen
Depuis sa cr ?ation il y a bient ?t quarante ans - la soci ?t ? fut cr ??e en juin 1967 - la compagnie nationale mauricienne a constamment jou ? un r ?le crucial dans le d ?veloppement ?conomique du pays. D ?sormais cette petite ?le, " cl ? et ?toile de l’Oc ?an Indien ", est r ?put ?e sur l’ ?chiquier international. La beaut ? de ses plages, le luxe et le confort de ses h ?tels et la g ?n ?rosit ? de son peuple font de cette destination un haut lieu de loisir, fortement appr ?ci ? des touristes. Longtemps associ ? au d ?veloppement du march ? europ ?en, Donald Payen est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires institutionnelles au sein de la compagnie a ?rienne. Il r ?pond aux questions de Jacques-D ?sir ? Courtiade.
Q : Donald Payen, vous ?tes le nouveau, " Executive Vice President ", responsable du d ?partement de la communication et des Affaires Institutionelles d’Air Mauritius. Vous avez ?t ? pendant plusieurs ann ?es associ ? au d ?veloppement du march ? europ ?en, comment voyez-vous d ?sormais l’avenir de ce " porte-drapeau " mauricien ? Le d ?veloppement de ce march ? europ ?en, et plus particuli ?rement celui du march ? Suisse, demeure t-il parmi les priorit ?s de la Soci ?t ? ?
L’Europe continue ? ?tre notre march ? principal avec un r ?seau r ?orient ? sur cinq pays : - France, Royaume Uni, Italie, Suisse et Allemagne. Nous avons choisi de privil ?gier les multi - fr ?quences sur quelques points au lieu d’op ?rer sur une multitude de points avec des fr ?quences r ?duites. Nous sommes d ?j ? au quotidien sur la France et le Royaume Uni et nous esp ?rons progresser sur l’Italie dans le m ?me sens.
Nous avons augment ? la capacit ? sur la Suisse l’hiver dernier avec de bons remplissages. Nous comptons nous d ?velopper davantage mais la saison basse est un v ?ritable d ?fi avec deux touch ?es - Gen ?ve et Zurich.
Nous continuerons notre d ?veloppement vers d’autres march ?s si la demande se pr ?cise. L’an prochain nous op ?rerons sur Madrid.
Q : Air Mauritius a connu r ?cemment une p ?riode difficile - aussi bien sur le plan de l’administration g ?n ?rale que sur le plan de certaines " affaires ". Pouvons nous estimer que ces mauvais moments sont rel ?gu ?s au pass ? et que l’avenir vous appartient ?
Ce sont toujours des moments difficiles ? passer surtout que ces " affaires " ont ?t ? tr ?s m ?diatis ?es. Mais je pense que nous avons pris les mesures ad ?quates pour renforcer le contr ?le interne et avons int ?gr ? des r ?gles de bonne gouvernance ? tous les ?chelons de la Compagnie. Il nous appartient maintenant de faire progresser Air Mauritius et la rendre plus performante dans un environnement de plus en plus difficile.
Q : La compagnie nationale d’aviation a ?t ? pr ?sent ?e dans les ann ?es 70s comme un outil essentiel au processus du d ?veloppement socio- ?conomique du pays. D ?sormais, avec une flotte, certes moderne mais limit ?e ? quelques appareils, elle a d’autres ambitions, pourriez-vous ?laborez sur les ambitions d’Air Mauritius comme une compagnie a ?rienne de classe mondiale ?
La nouvelle vision d’Air Mauritius est d’ ?tre " your preferred leisure airline ". En quelques mots d’ ?tre une compagnie a ?rienne de classe internationale mais bien ancr ?e dans le loisir - ce qui est le principal segment de client ?le pr ?sent d’Air Mauritius et qui est appel ? ? se d ?velopper davantage dans le cadre de l’objectif de deux millions de touristes d’ici 2015. Le produit et le service ? la mauricienne seront les ma ?tres mots de ce nouveau positionnement.
Q : Le transport a ?rien ?volue rapidement. Au niveau du transport passager aussi bien qu’au niveau fret la comp ?tition se durcit. Comment comptez-vous adapter votre strat ?gie commerciale pour qu’Air Mauritius s’inscrive durablement comme la compagnie a ?rienne " pr ?f ?r ?e " sur la destination Maurice, et ainsi faire face ? l’ouverture d ?sormais obligatoire de l’acc ?s a ?rien ?
Tout d’abord par nos vols directs et nos fr ?quences sur quelques " hubs “. Ensuite nous nous positionnons dans le segment " Qualit ? " avec des prestations ... de qualit ?. Avec en plus un produit d ?clinant notre attachement ? l’ ?le Maurice ; un service ’ ? la mauricienne ‘, dont la r ?putation n’est plus ? faire ; une pr ?sence accrue aupr ?s de nos march ?s et les prescripteurs, agents de voyages et tour op ?rateurs.
Q : Maurice, on le sait, est une petite ?le. Cependant faisant fi d’une surface habitable limit ?e et une capacit ? h ?teli ?re, qui sans doute, a atteint son maximum, les autorit ?s mauriciennes ambitionnent d’atteindre l’objectif de deux millions de touristes ? l’horizon 2015, n’est-ce pas irr ?aliste et dommageable ? long terme pour la survie de l’environnement mauricien ?
Il y a quelques ann ?es un ?minent ministre du tourisme parlait de seuil de tol ?rance de 400,000 touristes ... On accueille aujourd’hui 800,000 ! Tout est une question de planification. Nous devrons non seulement am ?liorer notre capacit ? d’h ?bergement et construire plus d’h ?tels mais aussi assurer que les standards soient maintenus. Nous devrons revoir toutes nos infrastructures afin d’ ?tre en ad ?quation avec les attentes ? la fois des touristes ? venir mais aussi des mauriciens. Il y a d’autres pays, plus petits que nous comme Singapour, qui ont r ?ussi.
Q : Deux millions de touristes en 2015 ? Cela impliquerait ? dire qu’Air Mauritius - aujourd’hui une compagnie aux " dimensions humaines " - devra composer avec cette importante augmentation de nuit ?es et pour faire face ? la concurrence augmenter sa flotte, qui vient tout juste d’ ?tre renouvel ?e. Quels sont donc vos plans dans ce domaine ?
Nous avons une flotte de sept Airbus 340, deux Airbus 319 et deux ATR 72. Nous recevrons un Airbus 330 ? la fin de 2007 et un autre en 2009. Nous avons la possibilit ? d’augmenter notre flotte ? court terme si le besoin se fait sentir. Pour le moment nous avons une surcapacit ? au niveau de l’a ?rien et un manque de chambres d’h ?tels ! Nous avons encore de la marge m ?me avec la flotte actuelle.
Q : Revenons ? la repr ?sentation d’Air Mauritius ? Gen ?ve et traitons si vous le voulez bien de l’avenir de ce bureau. En effet, plac ? depuis quelques ann ?es sous une nouvelle direction, ce bureau effectue un excellent travail au niveau commercial. Par ailleurs cette repr ?sentation, qui constitue d ?j ? un ?l ?ment important du quotidien de la diaspora mauricienne dans cette r ?gion d’Europe, pourrait certes mieux faire afin de s’inscrire comme une vitrine essentielle au d ?veloppement touristique et ?conomique de l’ ?le. Quelle consid ?ration donnez-vous ? une telle strat ?gie pour les ann ?es ? venir ? Vos commentaires ?
Nous sommes pr ?sents ? Gen ?ve, et en Suisse, depuis de nombreuses ann ?es. Nous avons m ?me deux bureaux en Suisse - ce qui est une exception dans notre r ?seau. Avec les changements au niveau de l’acc ?s a ?rien ? Maurice, la d ?gradation des recettes unitaires et l’augmentation des co ?ts, notamment ceux du fuel, nous devons revoir notre mode de fonctionnement et ?ventuellement notre ’business model’. Nous n’avons pas d’autres choix que de rendre la compagnie plus performante par rapport aux nouveaux d ?fis auxquels nous avons ? faire face. Nous avons eu l’an dernier des consultants de la firme Mc Kinsey chez nous pour un audit complet de nos activit ?s. Ils ont fait plusieurs propositions dont un certain nombre pour r ?duire nos co ?ts et augmenter nos recettes. Et dans cette perspective la performance de tous nos bureaux sera revue et nous prendrons ensuite les d ?cisions qui s’imposent. Nous n’avons pas d’autres choix que de r ?former Air Mauritius pour sa survie ! Quant ? nos bureaux en Suisse, ils seront aussi sujets aux m ?mes tests de performance. A ce stade, je dois toutefois dire que mes coll ?gues en Suisse ont fait un excellent boulot pour le pays et pour la compagnie.
(Propos recueillis par Jacques-D ?sir ? Courtiade)